La commercialisation de l'Everest est une controverse qui englobe des aspects à la fois positifs et négatifs, notamment en matière de sécurité, d'exploitation des Sherpas et d'impact environnemental. Depuis que l'Everest est devenu accessible à un plus grand nombre de grimpeurs, il représente à la fois une opportunité économique pour le Népal et les populations locales, mais aussi une source de préoccupations croissantes.
Sécurité des grimpeurs :
Au niveau de la sécurité, la commercialisation de l'Everest a entraînée des risques importants. L’augmentation des permis (autorisations d'ascension) a contribué à la surpopulation de la montagne, créant des embouteillages très dangereux dans la "zone de la mort". Cela a accentuée certains problèmes en matière de gestion des risques, entraînant parfois des accidents mortels. Cependant, la professionnalisation des expéditions a permis de rendre l'ascension plus accessible et plus sûre pour les amateurs. Les équipes de guides expérimentés, la meilleure technologie (comme les systèmes de communication satellitaire, météo) et les services de sauvetage plus fréquents (par l'intermédiaire d'hélicoptère par exemple), ont contribué à réduire certains dangers de l’alpinisme à haute altitude.
L’exploitation des Sherpas :
L'exploitation des Sherpas est un sujet d’actualité. Ces héros de l’Himalaya sont exposés aux risques les plus élevés et travaillent souvent dans des conditions difficiles pour des salaires faibles par rapport aux risques que présente leur métier. Néanmoins, il est important de noter que l’essor du tourisme sur l’Everest a également généré des opportunités économiques pour les communautés locales en leur permettant de vivre dans de meilleures conditions et d’accéder plus facilement à l’éducation. De nombreux sherpas ont amélioré leur niveau de vie grâce à leur travail en tant que guides, porteurs et cuisiniers. Ils font partie des populations les plus riches du Népal où le salaire moyen est nettement inférieur à ce que les expéditions peuvent leur rapporter (6 000 euros par expédition pour un salaire moyen de 150 euros par mois). Certains sont devenus célèbres et commencent à être reconnus mondialement, pour leurs exploits (Nirmal Purja, Manish), ce qui n’était pas le cas il y a quelques années. Cette reconnaissance leur a permis d’obtenir des contrats lucratifs et de monter leurs propres agences.
La gestion des déchets et la pollution :
Le tourisme de masse sur l'Everest a un impact important sur l'environnement. La montagne est de plus en plus dégradée par les déchets laissés par les alpinistes. La fonte des glaciers a aussi une importance, le changement climatique aggrave cette situation en faisant apparaître des déchets enfouis depuis de nombreuses années. Cependant, des efforts ont été mis en place pour contrer ces effets. Depuis quelques années, des campagnes de nettoyage financées en partie par le gouvernement népalais et des ONG, permettent de réduire une partie des déchets laissés sur place (par exemple, une caution de 4000€ est demandée pour ramener 8Kg de déchets). De plus, des initiatives pour éduquer les grimpeurs à la préservation de l’environnement se développent (campagne de sensibilisation, création d’un musée,etc...).
En conclusion :
La commercialisation de l’Everest a créé de nombreux bénéfices pour le Népal en termes de revenus touristiques et d’opportunités pour les Sherpas. Cependant, elle soulève aussi des inquiétudes concernant la sécurité des grimpeurs, l'exploitation des travailleurs locaux et l’impact environnemental sur l'écosystème. Une régulation plus stricte des permis, une meilleure protection sociale pour les Sherpas, et des efforts continus pour la durabilité environnementale, sont essentiels afin de trouver un équilibre entre ces divers enjeux. Le gouvernement népalais et les ONG, mettent en place plusieurs solutions afin de rendre les ascensions plus sécurisées (système météo, de communication), en sensibilisant les différents alpinistes sur les comportements à adopter en termes d'écologie et de recyclage des déchets via des formations ou des musées.
Cependant, une question se pose pour l’avenir des Sherpas sur l’Everest. La demande pour les ascensions ne cesse de croître, et certaines agences ont du mal à recruter des guides suffisamment qualifiés. En effet, de nombreux jeunes sherpas préfèrent aujourd’hui s’orienter vers d’autres métiers, moins risqués et tout aussi lucratifs, dans le secteur du tourisme.
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